Micro-laboratoires géologiques sur puces pour l’étude des processus clés du transport réactif multiphasique appliqués au stockage géologique du CO2
Le projet recherche fondamentale CGSμLab est basé sur des approches originales de microfluidique supercritique appliquées au stockage géologique du CO2 (CGS) en aquifère salin. Il met en œuvre le concept innovant de micro-laboratoires géologiques sur puce (GLoC : Geological Laboratories on Chips) pour reproduire la complexité des réservoirs géologiques. Ce nouvel espace d’observation et d’analyse des mécanismes élémentaires permet d’opérer finement les couplages pertinents entre les processus thermo-hydro-chimio-bio-géologiques (THBC). Le but principal du projet CGSμLab est de fournir une échelle d’observation de la microcomplexité du milieu géologique poreux, adaptée pour enrichir et valider les outils de modélisation numérique, et offrant un nouveau regard sur des verrous scientifiques identifiés par les nombreuses études précédentes, dont celles soutenues par l’ANR.
Le projet CGSμLab se structure autour de la compréhension et de la description des processus aux échelles micrométrique et submicrométriques pouvant impacter les propriétés physico-chimiques, thermocinétiques, géobiochimiques et l’hydrodynamique macroscopique d’un réservoir aquifère salin profond, pendant et après la phase initiale d’injection de CO2.
Dans ce contexte, le déploiement synergique des équipes du projet portera sur :
- L’acquisition des données hydrodynamiques des écoulements sous des régimes non-Darcéens ;
- L’étude des écoulements préférentiels, de la ré-imbibition et des phénomènes d’hystérèse dans un micro-réseau dont les pores et les croisements créent des zones multiphasiques fortement réactives ;
- L’acquisition des données thermocinétiques pour tester la capacité des modèles à reproduire des réactions de dissolution/précipitation minérales en présence de phases aqueuses salines ;
- L’étude des propriétés interfaciales et la mouillabilité des minéraux en contexte capillaire, pour différents régimes d’écoulement et de connexion dans le réseau poreux ;
- La caractérisation du comportement et du rôle potentiel des microorganismes bactériens dans des conditions de CGS ;
- L’étude de la répartition spatiale du CO2 dans le réseau poral soumis aux conditions extrêmes d’assèchement et de ré-imbibition, et évaluation de la capacité de stockage ;
- L’intégration progressive et à différentes échelles des résultats du projet à l’aide des approches et des schémas numériques des couplages adaptés en vue d’extrapolation/extension aux domaines du proche puits d’injection et du réservoir.
Le consortium dispose des compétences, équipements et infrastructures de caractérisation avancées innovantes, des logiciels de calculs et des bases de données thermocinétiques permettant de contribuer à lever les verrous précités. Le but est de réduire les incertitudes afin d’accélérer/soutenir le déploiement industriel de la technologie du stockage des gaz à effet de serre. Les observations faites sur des objets complexes (percolation en colonnes monolithiques cartographiée par μTomographie X) viennent enrichir la conception des laboratoires sur puces. Des systèmes expérimentaux complémentaires (capillaires ouverts ou scellés) couplés à des techniques de caractérisation des fluides et des interfaces apporteront, pour les approches théoriques implémentées dans les modèles numériques, des connaissances complémentaires. Les résultats des applications numériques et d’extrapolation selon des scenarios d’exploitation basés sur le retour d’expériences des pilotes et des opérations industrielles en cours devront permettre d’évaluer et d’identifier les progrès et les avancées apportés par le projet ainsi que les perspectives et les recommandations.
Le projet CGSμLab associe une université US participant à un projet commercial de CGS en Alabama, des laboratoires Français de recherche académique et appliquée et un groupe industriel. La complémentarité de leurs savoir-faire respectifs garantit leur interaction et la couverture des champs scientifiques et techniques du projet.